Au centre du village, assis en tailleur à l’ombre du fromager, l’arbre à palabres. On nous avait bien expliqué que, pour échapper à la misère, il fallait affronter la traversée de déserts arides, puis voguer sur des flots parfois hostiles, et quune fois de l’autre côté, sur l’autre rive, on trouverait l’Eldorado.
Alors, une calebasse a circulé dans la famille pour faire une tontine. Tous ceux qui le pouvaient y ont investi leurs francs CFA.
Une fois bien endettés, on a entrepris le voyage périlleux et harassant qui paraissait ne jamais devoir prendre fin. Un embarquement pour un périple of no return – no direction home, like a Rolling Stone.
Des passeurs nous ont entassés clando, une nuit, dans un vieux tacot. Et ça continue encore et encore. Ce n’est que le début de la ruée vers l’or.
Les jours passent avec pour quotidien : la fatigue, la peur, la faim, la soif, les coups et aussi les viols. Dans le désert, nos passeurs nous abandonnent
Au centre du village, assis en tailleur à l’ombre du fromager, l’arbre à palabres. On nous avait bien expliqué que, pour échapper à la misère, il fallait affronter la traversée de déserts arides, puis voguer sur des flots parfois hostiles, et quune fois de l’autre côté, sur l’autre rive, on trouverait l’Eldorado.
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